Le jeu de l’année 2020 arrive à L’En-Jeux cette semaine !
Un phénomène qui avait « beusé » au salon d’Essen 2019 – LE jeu qu’il fallait avoir essayé toute affaire cessante.
L’éditeur Iello, au nez fin, s’est attelé à sa “localisation” française en améliorant sa lisibilité.
À peine étalé sur les étalages de nos boutiques préférées, ce petit pain s’est vendu comme des jeux, voire l’inverse ; rupture de “stock éditeur” en dix jours à peine. Nombreux furent les joueurs, auparavant bouffis d’un optimisme béat, qui durent se mordre les joues de dépit durant tout l’été, privés de ce Graal espéré. Retenir son (ses ?) exemplaire(s) dès l’annonce de la livraison hexagonale était de rigueur. L’éditeur, qui pensait avoir prévu large, n’en promettait le réapprovisionnement que début septembre – le 12, en fait, d’où son atterrissage dans votre ludothèque chérie dès ce vendredi. Embarquez !
De quoi qu’est-ce donc ?
Il s’agit d’un « bête » jeu de cartes. Un jeu de plis.
Mais z’alors, pourquoi ? Quid… et tout ça ?! Me direz-vous.
Le jeu de plis, tout le monde connaît : à chaque tour, un premier joueur joue une carte d’une couleur, les autres doivent “suivre dans la couleur”, celui qui n’a plus de cartes de la couleur peut se “défausser” d’une carte d’une autre couleur ou “couper” en jouant une carte d’atout. Le B-A-BA qui fait l’ordinaire de générations d’aficionados du Tarot, de la Belote, de la Manille etc.
Mais donc… Qui, quoi, quand, où (et leurs dérivés) ? Insisterez-vous.
Eh bien, c’est un jeu… (tadaaaaa !) CO-O-PÉ-RA-TIF.
Voilà. C’est dit.
Oui, c’est à la mode.
Emballé dans un thème-prétexte de conquête spatiale où l’on s’aventure à la découverte d’une neuvième planète gravitant aux confins de notre bon vieux système solaire. Les joueurs, si toutefois ils acceptent la mission, constituent l’équipage – « The Crew », selon Shakespeare (Ah, déjà ?!) – destiné à faire avancer l’humanité d’un pas de géant… en tapant le carton tout le long d’un entraînement intensif, d’un décollage à l’arraché, puis d’une ribambelle de réparations d’urgence qui émailleront ce périple aussi ludique que spatial, donc.
Cela amènera des tentatives plus ou moins heureuses et de nombreux cris de frustration – voire les règlements de compte traditionnels d’une équipe à la fraternité débordante… jusqu’à la bévue du mouton noir désigné de la bande – non il n’y a pas de mouton dans l’espace, suivez un peu !
Or, c’est connu : “Dans l’espace, personne ne vous entend crier.”
Et c’est tout ?
Ben non, tas de petit(e)s avides.
C’est un jeu de type « legacy » – à la mode, itou. C’est-à-dire qu’il propose un cheminement, une linéarité progressive en cinquante nuances de cri – remarquez le laborieux cheminement pour amener ce jeu de mot pourri 🙂 … désolé 🙁
Donc, cinquante missions de plus en plus ardues pour accéder à l’acmé de la jouissance ludique. Comment ça, je m’emporte ?
Comme tout jeu du genre – coopératif -, tel le génial Hanabi et ses avatars, très recommandables aussi (Kreos/Kreus, Yokai…), la communication entre joueurs transpirant vers le but commun sera trèèèèès contrainte. Chaque joueur ou euse devra choisir le bon moment pour indiquer, de manière nécessairement floue, une information décisive concernant les cartes glissant dans la sueur de ses doigts et se chiffonnant dans ses mains tremblantes – oui, ce jeu est sale.
Comme tout jeu propre – faut savoir ! – à nous laisser pantois d’admiration, il signale son génie par une idée toute simple : rendre coopératif le principe éculé du banal jeu de pli. Pour Hanabi, par exemple, l’idée était d’imposer de tenir ses cartes à l’envers pour ne voir que les cartes des autres ; on jouait des cartes qu’on ne voyait pas et dont on devait deviner la nature – à essayer aussi d’urgence si vous ne connaissez pas !
Facile à prendre en main, surtout pour les habitués du Tarot (etc.)
addictif en diable – “Pas question de lâcher sur un échec !”, suivi de “C’est quoi la prochaine mission ?”
à peine arrivé dans l’espace (!) ludique, déjà un classique incontournable
Les créateurs de jeu nous étonnent encore